Le Second Empire est l'âge d'or du thermalisme en France. C'est dans la seconde partie du 19e que ses codes et son folklore se sont bâtis. Ensuite, au siècle dernier, ça se dégrade peu à peu, inexorablement.
Les vertus des Eaux-Bonnes, dans le Béarn, sont connues depuis la Renaissance, on les utilisait pour soigner les blessures de guerre, et certaines maladies respiratoires, comme la tuberculose, qui ne s'appelait pas encore comme ça. Mais les installations étaient extrêmement rudimentaires : un baquet en bois, et allez donc, tout le monde à la suite, dans la même eau. C'est l'Impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III et passionnée de thermalisme, qui y a mis de l'ordre. En quelques décennies, cette localité perdue aux pieds des Pyrénées est devenue une station thermale très attractive pour une clientèle très aisée, avec tout ce qui convient : de nombreux hôtels, des établissements de bains, un casino, bien entendu, des promenades aménagées pour les curistes, des loisirs de toutes sortes. Isabelle Riutort, habitante et amatrice des Eaux-Bonnes, rappelle : “On venait de loin pour venir aux Eaux-Bonnes, on venait même de l'étranger. À la grande époque des Eaux-Bonnes, il y avait 9 000 personnes dans le village. Les gens faisaient la queue pendant des heures pour boire un verre d’eau”.

Et puis la mode de la cure thermale a passé. La Sécurité sociale a fini par prendre de moins en moins en charge les fameux 21 jours, et les Eaux-Bonnes se sont mises à vivoter.
L'estocade s'est produite lorsqu'un architecte toulousain s'est mis en tête de construire un centre aqualudique assez délirant, qui s'est effondré quelques heures avant son inauguration. On croit comprendre que l'homme de l'art avait oublié de tenir compte du poids de l'eau...
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À écouter
Un documentaire d'Olivier Chaumelle, réalisé par François Teste.
Avec :
David Apheceix, architecte
Isabelle Riutort, habitante et amatrice des Eaux-Bonnes
Jean-Luc Braud, maire des Eaux-Bonnes
Christian Loustau, adjoint au maire des Eaux-Bonnes
Textes lus par Arnaud Carbonnier
Merci à Laurence Deschaux de la villa Excelsior ainsi qu'à Nadine Bueno et Vivianne Delpèche, et à la Bibliothèque Inter-Universitaire de Santé et Médecine
Documentation : Anne-Lise Signoret
Recherche musicale : Antoine Vuilloz
L'équipe
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